Existe-t-il un clivage entre universités, écoles de commerce et d’ingénieurs ?

Fac, écoles de commerce ou d’ingénieurs ? Direct Emploi vous éclaire sur les oppositions qui opposent encore ces trois types d’établissements.

Clivage universités et écoles, une réalité ? 

On compare souvent les diplômés des écoles de commerces ou d’écoles d’ingénieurs avec les diplômés d’universités. En effet, le diplôme obtenu impacte directement leur insertion professionnelle.

La première différence qui oppose les écoles à la fac c’est leurs populations. En France, 42% des jeunes de 20 à 25 ans sont des enfants d’ouvriers ou d’employés. 15% sont enfants de cadres. Dans les classes préparatoires aux grandes écoles, les enfants de cadre représentent 50% de l’effectif. A l’université, ils ne représentent que 30%. Autre exemple : la proportion d’étrangers inscrits à l’université et dans les filières des grandes écoles. 70% des étrangers sont inscrits à l’université. Seul 17% d’entre eux sont inscrits dans des écoles. On peut donc voir que les grandes écoles restent un domaine fermé.

Un autre clivage est institué par le prix. Les écoles publiques d’ingénieurs et les universités sont bien moins chères que les écoles de commerce. Les frais de scolarité très élevés des écoles de commerce sont un problème central pour diversifier les candidats. Tous les étudiants ne peuvent pas payer ces frais et ne veulent pas commencer leur vie active endettés auprès des banques partenaires des grandes écoles. Seules quelques écoles dont HEC et l’ESCP offrent les frais de scolarité aux élèves boursiers.

Le mode de sélection instaure aussi une différence entre les écoles et l’université. L’université est ouverte à tous au départ alors que les écoles tendent à instaurer des processus de sélection longs et complexes.

D’autres clivages sont propres aux couples écoles de commerce/écoles d’ingénieurs et aux couples écoles de commerce/universités. On vous propose de les étudier plus en détail.

Universités ou écoles : quelles différences ? 

Il est important de rappeler que les universités et les écoles de commerce n’ont pas le même objectif. Les universités sont initialement des lieux de formation, où les étudiants doivent acquérir des connaissances théoriques. A l’inverse, les écoles de commerce ont pour objectif le développement de compétences professionnelles.

Malgré un rapprochement entre l’université et le monde professionnel, les écoles de commerce continuent à être préférées des recruteurs. En effets, les employeurs pensent que les diplômés d’écoles de commerce s’adaptent plus rapidement à leur poste, sont plus spécialisés sur leur métier ou leur secteur. Ils ont aussi un plus grand nombre d’expériences professionnelles dont une partie à l’international. Grâce à leur diplôme, les cadres commerciaux s’insèrent mieux dans l’emploi et ont des meilleures conditions (salaires, CDI…).

A l’inverse, les étudiants sortant de l’université sont formés à des enseignements plus larges. En effet, certaines thématiques universitaires ne sont pas enseignées dans les écoles de commerce. L’université forme des étudiants de tous niveaux contrairement aux écoles qui forment majoritairement des diplômés à bac+5.

Mais, le clivage reste majoritairement une opposition entre privé et public. Pour pallier cette opposition, des mesures sont prises pour rapprocher les écoles et les universités. L’une des mesures développée pour diminuer le clivage universités-écoles de commerce est la mise en place de double-diplôme. Un diplôme liant compétences de l’école et connaissances universitaires est une passerelle entre les deux mondes. L’admission parallèle, après avoir obtenu un bac+2 ou un bac+3, est une autre mesure permettant de diversifier les voies de recrutement et de mélanger les différents publics.

Les fédérations sont une autre possibilité. Mais elles sont pour l’instant surtout effectuées entre écoles d’ingénieurs et universités. Comme l’ont fait les écoles Normale Sup, ESPCI, Mines Paris Tech avec l’université Dauphine. Le clivage est d’ailleurs moindre : les ingénieurs diplômés d’écoles d’ingénieurs ou d’universités sont comparables sur le marché du travail.

Ecoles de commerce vs écoles d’ingénieurs 

Le clivage entre écoles de commerce et écoles d’ingénieurs est historique. Les écoles d’ingénieurs répondaient à une logique méritocratique. Seuls les meilleurs élèves pouvaient les intégrer et les écoles étaient financées par l’état. A l’inverse, les écoles de commence ont d’abord répondu à une logique d’affinités. L’idée était de créer une communauté de confiance où étaient favorisé le réseau, la famille et les valeurs.

Vers 1960, les écoles de commerce acquièrent le même statut que les écoles d’ingénieurs. Le clivage s’affaiblit avec l’augmentation de la légitimité des écoles de commerce.

La différence aujourd’hui entre école de commerce et école d’ingénieurs reste liée au prix. Si les frais d’inscription sont plus chers en écoles de commerce, ce ne sont pas les seuls. Financer ses loisirs en école de commerce est beaucoup plus cher qu’en écoles d’ingénieurs. Pour vous donner une idée, un week-end au ski organisé par l’EM Lyon coûte 180 euros tandis que le même week-end organisé par Centrale Lyon coûte 95 euros…

 

On peut affirmer qu’un clivage existe entre universités, écoles de commerce et écoles d’ingénieurs. Malgré les mesures prises pour le diminuer notamment par l’obligation de regroupements entre les établissements de l’enseignement supérieur, des différences persistent. Elles sont particulièrement ancrées dans les logiques d’admission et dans les tarifs pratiqués.
 

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